Orphée et Pythagore
«La doctrine orphique et le pythagorisme pourraient être appelés les incarnations mâle et femelle de la même tendance fondamentale. Là prédomine l’imagination visionnaire, ici le désir de comprendre et de savoir; là le besoin de salut personnel, ici le souci de l’État et de la société; là l’aspiration à la pureté, la crainte de la souillure, ici la préoccupation d’améliorer les moeurs et l’ordre civil; là le manque d’une confiance vigoureuse en soi-même et l’ascétisme contrit, ici la discipline sévère, la culture morale nourrie par la musique et par l’examen de conscience.
Les membres de la communauté orphique forment une confrérie religieuse; ceux de la communauté pythagoricienne sont réunis par le lien d’un ordre de chevalerie à moitié politique. L’Orphisme ne connaît point la recherche mathématique et astonomique; le Pythagorisme ne cultive pas la poésie cosmogonique et théogonique.
Mais malgré ces différences de degré, et au milieu même de ces divergences, on constate la plus surprenante concordance, une concordance telle que les deux sectes se confondent souvent l’une avec l’autre, et qu’il est parfois impossible de dire laquelle des deux a donné et laquelle a reçu.» (Th. Gomperz)
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