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Histoire critique du gnosticisme

Image de couvertureHISTOIRE CRITIQUE DU GNOSTICISME ET DE SON INFLUENCE SUR LES SECTES RELIGIEUSES ET PHILOSOPHIQUES DES SIX PREMIERS SIÈCLES DE L’ÈRE CHRÉTIENNE. Ouvrage couronné par l’Académie royale des inscriptions et belles-lettres. 2e Édition, revue et augmentée, 1843 — Tome 1

La gnose désigne un ensemble de connaissances philosophico-religieuses qui permettent d’obtenir le salut de l’âme par la révélation ou connaissance directe de la Divinité.

Entre le polythéisme expirant et le christianisme succédant au judaïsme et se soumettant le monde, se plaça un troisième système, le Gnosticisme. Issu de plusieurs autres, ce système ne fit qu’en résumer les plus importants.

C’était à une époque d’éclectisme. L’éclectisme régnait dans la philosophie, nous le voyons par les tendances de Plutarque et d’Ammonius; dans la religion, nous le voyons par celles d’Origène et de S. Clément d’Alexandrie; dans la morale et dans la politique, nous en avons la preuve dans les écrits et dans les institutions des Antonins.

En présentant un éclectisme plus complet que tout autre, en embrassant l’Orient et l’Occident, le christianisme et le polythéisme, le système qui se plaça entre ces deux doctrines se flatta de l’emporter sur l’une et l’autre, d’autant plus aisément que l’une semblait retenir trop et l’autre trop peu de ces théories qu’avait aimées le monde ancien: il offrait avec une Cosmogonie plus résumée que celle du polythéisme, plus développée que celle des codes sacrés, sa Théogonie, son Éogonie, sa Pneumatologie et son Anthropologie, qui ajoutaient également aux théories chrétiennes et retranchaient des doctrines païennes. Il se plaçait au-dessus de tout ce qui l’entourait, et après avoir dit aux disciples de Moïse «Vous n’avez jamais connu ni l’Être suprême ni sa loi, et votre révélation n’est que l’œuvre d’une divinité subalterne,» il disait aux Polythéistes «Vous n’avez pas de religion; vous n’avez qu’une mythologie; vous n’avez pas de philosophie; il ne vous reste que du scepticisme.» Il disait enfin aux chrétiens «Vous n’avez plus les vrais textes de vos premiers docteurs, et ces docteurs, tous égarés par le judaïsme, n’avaient pas compris leur divin maître.»

Le Gnosticisme joignit aux réfutations des leçons et des exemples, et il paraît qu’un instant il conçut l’ambitieux espoir de faire de grandes conquêtes. Il y eut effectivement de nombreuses écoles en Syrie, en Égypte, en Asie mineure, dans les îles, en Italie, en Gaule et en Espagne. Mais il ne parvint nulle part à gagner la majorité, à conquérir le gouvernement public. Dans tous ses travaux et dans toutes ses tendances, il négligea précisément ce qui avait soutenu si longtemps le polythéisme, ce qui allait faire du christianisme la religion du monde civilisé, et du mahométisme, celle d’une partie considérable de l’Orient, c’est-à-dire, la politique ou l’alliance avec l’État…

 

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