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La connaissance comme arme

Où ai-je lu cela? Quelque part, peu importe. Je me rappelle avoir lu aussi : «la connaissance protège». Quoi de plus vrai? Est-il seulement utile de disserter sur ces affirmations? Il suffit peut-être de les citer une fois de plus pour se rappeler qu’elles collent très bien à la vocation de l’Arbre d’Or, celle de diffuser la connaissance. Connaître les choses autour de soi, se connaître soi-même; Socrate nous y encourageait déjà loin dans le temps avec son gnauthi seauton. Un conseil qui reste intemporellement précieux.

Diffuser quelques gouttes de cet océan de ce que l’on sait déjà, la connaissance essentielle, les références. Et puis aussi les idées nouvelles, sans jugement, sans a priori, juste diffuser la créativité et l’inventivité.

C’est pourquoi nous aimons bien publier des thèses ou les essais qui tentent de soulever un morceau de tapis afin de découvrir d’autres horizons, tout comme les ouvrages de développement personnel. Quoi de plus riche qu’un être humain à la recherche de lui-même?

Mais surtout et avant tout, notre considération va au message et non au messager. Des gens de bien ont dit des choses horribles, tout comme des personnages iniques ont délivré des pans de sagesse. Personne n’est à l’abri d’un éclair de lucidité. Ce qui nous intéresse d’abord, c’est ce qui est dit, et non celui qui le dit.

Notre regard va vers l’étoile aux confins du cosmos, et non pas sur le doigt qui la désigne.

Ah oui, avec une pareille affirmation, je vais encore avoir des courriers des lecteurs, voire des courriers des auteurs! (que j'aime très fort, je le précise ici.) Loin de moi l'idée de dénigrer les auteurs, ils ont toute ma gratitude: sans messager, pas de messages. Et ce n'est pas donné à tout le monde d'être un messager efficace.

Je suis heurtée quand j'assiste à des vidages de baignoire, bébé et eau du bain confondus. Parce qu'une affirmation est soudainement signée d'une persona non grata, voilà que l'affirmation est rejetée. Serait-elle signée d'un autre patronyme qu'elle reprendrait immédiatement toute crédibilité.

Sans mentionner les auteurs à qui on attribue tellement de citations qu'il serait peut-être intéressant de les mettre bout à bout pour voir si l'auteur en question a fait autre chose de sa vie que des citations pénétrantes.

L'exemple qui me vient à l'esprit est le texte de Marianne Williamson* repris par Nelson Mandela dans son discours d'investiture. Les mots semblent plus élevés quand on croit qu'ils sont dits par lui dans ce contexte, plutôt que par une écrivaine américaine dans un livre probablement étiquetté «new age», admirativement par les uns, péjorativement par les autres.

Je dis qu'on peut lire sans forcément juger. On prend, ou on ne prend pas, selon son goût. Comme dans les meilleurs buffets.

* Notre plus grande peur n’est pas d’être insuffisants. Notre plus grande peur est d’être capables au-delà de toute mesure. C’est notre lumière et non notre obscurité qui nous effraye le plus. Nous nous posons la question: «qui suis-je pour oser me penser comme quelqu’un de brillant, grandiose, plein de talents fabuleux?» Mais en fait, qui êtes-vous pour ne pas oser l’être? Vous êtes un enfant de Dieu.

Jouer petit ne sert pas le Monde. Il n’y a rien de transformé à se faire tout petit de manière à ce que les autres ne se sentent pas mal à l’aise autour de vous. Nous sommes nés pour rendre manifeste la gloire de Dieu qui est en nous. Et elle ne se trouve pas seulement chez certains d’entre nous; elle est en chacun de nous. Et en laissant briller notre propre lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire de même. Au fur et à mesure que nous sommes libérés de notre peur, notre présence automatiquement libère les autres.


Extrait de Marianne Williamson, Un retour à l'amour. Réflexions sur les principes du cours en miracles, 1992.