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Collection Philosophie

Lucius ou l'Âne

Image de couvertureLe public connaît le vaste roman en latin composé par Apulée, intitulé L'Âne d’Or ou les Métamorphoses. Ce que l’on sait moins c’est que l’auteur carthaginois avait probablement sous les yeux un récit plus court qui lui servit de modèle, ce même récit, aujourd’hui disparu, qui fut à l’origine de l’un des opuscules attribués à Lucien de Samosate: Lucius ou l'Âne.

Au Xe siècle, l’érudit byzantin Photios mentionna dans sa copieuse et si utile Bibliothèque deux récits qu’il avait eus sous les yeux: l’un était attribué à un certain Lucius de Patras, l’autre à Lucien. Il ne poussa guère la précision jusqu’à nous dire quel était le plus ancien des deux.

S’il ne s’est pas trompé, nous aurions donc perdu le texte de Lucius mais gardé néanmoins celui de Lucien. Car il y a, dans Lucius ou l'Âne, une vivacité, un besoin d’aller à l’essentiel qui diffère notablement de la version apuléenne. Lucien, plus concis, ne s’encombre pas d’épisodes factices qui nuiraient à la clarté et à l’harmonie du récit. Le style est plus alerte, réellement élégant, dans un jeu d’une ironie subtile, les doubles sens sont savoureux.

Enfin, face à Apulée, plutôt mystique et très versé dans les «mystères» orientaux, on découvre, dans Lucius ou l'Âne, un scepticisme, une verve satirique et un esprit que l’on peut déjà qualifier de rationnel et qui fait toute la modernité de notre auteur. C’est donc cette facilité verbale propre à Lucien, ce goût du trait piquant, cet humour parfois leste et cette volonté de captiver son public que je me suis efforcé de retrouver dans la nouvelle traduction de ce récit qui reste méconnu en raison de l’ombre que lui fait l'Âne d’Or d’Apulée.

C’est là une injustice flagrante qu’il convenait d’autant plus de réparer que l’éclat picaresque et surréaliste avant l’heure qu’on admire chez Apulée brille aussi chez Lucien, avec une plus grande économie de moyens.

 

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