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Des nombres

couvnombresOeuvre posthume. Suivie de L’ÉCLAIR SUR L’ASSOCIATION HUMAINE et d’une INTRODUCTION PAR M. MATTER, inspecteur général honoraire de l’Instruction Publique.
Ouvrages recueillis et publiés par L. Schauer (Paris — 1861)

D’ordinaire tout traité spéculatif sur les nombres effraye un peu, à première vue. Mais c’est à tort, ce me semble. Une étude qui a tant occupé la grande intelligence de Pythagore ne doit pas si facilement alarmer notre raison. Au fond on a moins peur de l’élévation de cette étude que de l’opinion, du malheur de passer pour un chercheur de mystères.

Chercher des mystères! Quelle aberration aux yeux de la multitude! Et pourtant quelle chose vulgaire: la raison ne fait que cela. Et elle serait bien à plaindre s’il n’y avait plus de mystères. On n’est pas mystique, au surplus, pour aimer à savoir ce que vaut le mysticisme, on n’est que philosophe. Il ne s’agit, après tout, dans les spéculations sur les nombres, que des rapports des choses de la nature, soit matérielle, soit spirituelle.

Au premier aspect les rapports de principes et de conséquences ou de causes et d’effets s’expriment mal en nombres. Cependant ne formule-t-on pas en nombres les proportions qui existent entre les unes et les autres? Il est vrai que le problème des rapports implique d’autres problèmes, celui des origines, et que le problème des proportions implique celui des fins de toutes choses. Mais ici encore la science du chiffre trouve une place: le temps et l’espace ne sont-ils pas les deux facteurs nécessaires de ces problèmes et ne sont-ils pas tous deux évaluables en nombres? Or ces problèmes-là sont précisément les plus grands de toute la philosophie?

 

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